mardi 16 février 2010

Elucubrations sous X

C’est l’heure de dire au revoir.
_________

Marcher sur les trottoirs, sous la grosse lumière, dans la rue, on se glisse et faisons le silence. Objectif fixe, trajectoire droite, visage pâle et lèvres rouges. Sauvages, nous sommes, nous avançons sur un chemin de diamants. La cabane est immolée, sur notre toit, nos mains sont liquides, elles sont un mot. CLAC CLAC CLAC. Nous pensons nous perdre cette nuit. Bouche d’argent un matin blanc. Retrouverez-vous nos corps dans cette brume crémeuse ? Sur l’avenue carbonisée, on se ballade. Le liquide coule dans nos veines ; sans le vouloir, nous devenons lui. Corps, agitation, manque. Dislexion manuelle. Nous choisissons les matins éthérés. Tremblements incontrôlés, nous nous occupons dans le couloir, allongés contre le mur et nous perdons notre volonté, tant mieux.
__________

Décapitée, c’est un adieu les yeux fixés.
__________

Dans une coin, la bouteille se vide, elle file, elle se vide. Des cendres et du bruit sous une lune plate, nous plantons le cosmique, nous nous évadons, nous courons. De l’alcool et du rythme, nous sombrons dans le monstre. Nous ne souhaitons plus rien si ce n’est flotter dans un néant des plus total, en perte de mouvements, en perte de contrôle. De toute façon, on a rien gravé dans la roche. Vapeurs acides, nous hurlons. Les enfants terribles s’avancent vers les portes de la grandeur. Nous touchons à notre but, le ciel s’illumine d’éclairs, le feu s’abat sur nous. D’un seul homme, nous plongeons sur la grande porte qui explose en étincelles. Flash blanc. Sur notre peau, des paillettes. Dans nos têtes, il pleut. Pas beaucoup mais un p’tit peu. Narcotique, spleen et idéal… Tout ça, ce sont des bulles. Geste minimal de nos index dressés.
__________

Folie. Possession de mon âme par tant d’autres. Je me raccroche à rien, oscillation errante, je suis toujours quelque part. L’opaque brume ma vision, flou coléreux de ce voile qui aspire ma vue, la brouille, la transparaît. Ma vie est une autre, mon corps n’est plus le mien. Bain de minuit, Vodka et rébellion. Est-ce toxique ou est-ce moi ? Schizophrénie maladive, je joue mon rôle. J’invente des mots, je pêche avec une ligne, un doigt à la surface. Je croupis au fond. Le texte et les images se décrochent, ce n’est que de l’illustration. De la peinture sur mes doigts. Réincarnation ? Je m’accoude à ma réalité, je ne veux plus avoir les yeux bandés par cette rationalité pathétique. Sommes-nous en quête ou en attente ? - Attente passive ou espoir furieux que l’improbable traverse soudainement. Peut-on fuir l’inédit ? Peut-on le redouter ? Pourtant, il y a cette évidence que c’est ce qui nous persuade pourtant à vivre. Tout me semble si complexe, les relations si ambiguës, les événements si profonds et lourds de conséquences. Fous, analphabètes, poètes, on s’en fout, après tout, on crève tous aussi facilement et j’ai vu l’aube éditer sur ton front l’accalmie de la bêtise. Je crée des fantasmagories en papier mâché, je me fonds, je me confonds au creux du nid si rassurant de notre relativisme absolu. Un peu de souplesse, ça ne nous ferait pas de mal. J’aurais tellement aimé être vaniteuse… mais on a choisi de se sourire malgré tout.
__________

À tout intellectualiser, on ne trouve plus de saveur à rien. On dépigmente l’azur de nos cieux, on ôte les notes de notre piano, une par une. Notre cocon cérébral demeure un foutoir, un bouquet d’alchimie. La mémoire épidermique me révolutionne. Et si Dieu n’était qu’une simple équation de science quantique ? Si la gravité s’inversait ? Si nos cerveaux étaient finalement des univers parsemés de galaxies et de trous noirs, absorbant chaque synapse évasive ? Si notre karma résidait en notre projection stellaire, je veux qu’Orion soit mon orbite. Moi je suis derrière toi. Et si l’inclinaison du monde est droite, je veux être une courbe aléatoire, tourbillonnant tout autour. Un idéal, un désir minimaliste ?

__________

Bonjour !

Aucun commentaire: